Elle ne m'avait toujours pas vue et ma curiosité
l'emportait de savoir ce qu'elle faisait là
en ce début de matinée. Je voulais
savoir si elle attendait quelqu'un? Ou si elle
se promenait tout simplement.
De la revoir réveillait certains de mes
sens qui étaient mis en sommeil depuis
une éternité.
Le temps n'avait pas joué en ma faveur
car je me rendais compte qu'après ces
deux années passées, elle était
loin de me laisser indifférente, elle
m'attirait autant et même plus que la
toute première fois où je l'avais
rencontrée sur un accident de la route,
qui avait coûté la vie à
deux jeunes gens excités par un abus
d'alcool et de drogue.
Shelley avait été un témoin
principal sur la manière dont s'était
déroulé l’accident mais
à l'époque cela l’avait
profondément choquée et il lui
avait fallu plusieurs mois de patience avant
que ses cauchemars ne cessent.
Je
me souvenais que je n'avais pas résisté
longtemps à son charme, elle m'avait
irrémédiablement attirée
dès le début et par la suite j'avais
tout fait pour qu'elle fasse partie de ma vie,
qu’elle devienne mon amante, et ma femme.
Je me rendais compte que le temps n'avait pas
soigné ma blessure et je sentais mon
cœur se serrer dans ma poitrine car tous
mes sens étaient en alerte rouge n’ayant
plus qu’une seule envie : celle de lui
parler, de l'approcher et d’être
sûre que je ne rêvais pas sa présence.
Elle attisait le feu en moi, sa tête était
tournée vers la mer, mais soudain elle
dût prendre conscience qu'elle était
observée car elle tourna la tête
de mon côté. Me voyant, son regard
plongea dans le mien alors que je n’étais
plus qu’à quelques mètres
d’elle. Je pouvais sentir son corps se
figer alors que le mien se tendait à
l’extrême.
Sur le coup j’avais cru qu’elle
me voyait sans me voir, son attitude restait
incertaine, allait-elle enjamber sa moto et
partir où rester, m'attendre et me parler?
Finalement elle optait pour la deuxième
solution, elle m’avait adressé
un bonjour de la main, et attendait que j'arrive
à sa hauteur pour me lancer un de ses
plus beaux sourires qui avaient le don de me
faire fondre comme une glace au soleil.
Elle ne semblait pas remarquer mon trouble,
ni mon exaltation de la revoir. Sans hésiter,
elle me prit par la main, ce qui me provoqua
une brûlure jusqu’au plus profond
de mon être.
Elle me demanda comment j'allais et ce que j’étais
devenue depuis ces deux dernières années,
je lui répondis que j'étais toujours
flic et que j'enquêtais toujours sur des
affaires difficiles. Tout ce qu’elle n’aimait
pas.
Car c’était la cause de notre rupture
avec la rengaine bien ficelée de la bonne
flic condamnée par avance à devoir
finir ses vieux jours avec personne, abandonnée
de tous. Donc personne à la maison pour
l’attendre lorsque vous rentrez à
quatre heures du matin chez vous. Le cliché
de ma compagne dormant seule dans notre grand
lit de deux mètres, moi trop crevée
pour lui faire l'amour ou bien partir comme
tout le monde en week-end de temps en temps.
Oui le métier de flic faisait rêver
certaines nanas mais très souvent lorsqu’elle
entrait intimement dans la vie d’un flic
la relation était très vite vouée
à l’échec.
Je me souviens de ce que Shelley m'avait dit
ce jour-là alors que j’étais
rentrée une fois de plus vers les deux
heures de matin.
« Je t'aime mais je ne veux pas de cette
vie. » Tout de suite dès que j’étais
entrée dans la chambre, j’avais
remarqué que quelque chose n’allait
pas. Son visage était tendu, son regard
triste était inquiet, c’était
à ce moment-là qu’elle avait
opté de me demander de choisir entre
elle! Ou mon métier de flic.
Cela m’avait profondément blessée
qu’elle me demande de faire un choix.
Elle m’avait fait très mal. Car
elle connaissait les contraintes que pouvait
occasionner mon métier et lorsque notre
relation avait commencé à être
plus sérieuse, je l’avais prévenue
à quel genre de vie qu’elle devait
s’attendre si elle souhaitait que nous
vivions ensemble. Mais à l’époque
elle m’avait dit qu’elle était
prête à tout accepter à
partir du moment où nous étions
ensemble.
Pourtant cette fameuse nuit, je savais que tout
se terminait entre nous si d’un côté
j’accédais à sa demande
et sacrifiais ma carrière, et jamais
plus je n’aurais pu être en phase
avec moi-même. Car j'aimais mon boulot
et je ne voulais pas être obligée
de choisir. Même si j’aimais Shelley,
je ne voulais pas faire une croix sur mon boulot.
Et moins d'une journée plus tard elle
avait quitté notre foyer et je me retrouvais
seule pour la deuxième fois de ma vie.
La suite avait été un gouffre,
un vide je n’avais laissé aucune
femme m’approcher. Peut-être était-ce
tout simplement pour ne pas souffrir une fois
de plus car à chaque fois la douleur
était plus forte et Shelley m'avait vraiment
laissé des traces qui aujourd’hui
étaient encore douloureuses. C’était
pour cela que j’avais rompu tout lien
extérieur sauf avec mon travail, le seul
lien qui me tenait vers la vie.
Pour Shelley tout avait l'air d'aller au mieux,
elle était devenue directrice manager
pour une grande boîte bien connue de la
côte Ouest. Aujourd'hui elle était
en repos et pour se détendre après
des mois de travail acharné, elle était
venue à la plage en moto car c'était
la seule chose avec les grandes montées
en puissances de son bolide, qui lui donnait
assez d'adrénaline pour évacuer
son stress et ses angoisses.
Nous nous étions mises à discuter
depuis un bon moment de nos vies respectives,
mais aucune de nous deux n'avait abordé
le sujet sur nos vies amoureuses.
Au bout d’un moment Shelley me proposa
d'aller boire un café au bar de la plage.
Sachant que j’avais quartier libre jusqu'au
soir j’acceptai sans me faire prier et
puis j'avais envie de rester encore quelque
temps avec elle, je ne voulais pas la quitter,
j’avais envie de rester encore quelques
temps auprès elle. Shelley avait réveillé
certains de mes sens et sa présence m’excitait
tout en m’emplissant d’une joie
merveilleuse.
Nous, nous étions installées sur
la terrasse face à la mer, moi j’avais
pris un double café et Shelley un café
crème.
Elle me fixait d'un regard profond qui avait
tendance à vouloir explorer mon intérieur
et elle finit par me demander de but en blanc
si j'avais quelqu'un dans ma vie depuis notre
séparation ? Je lui répondis que
non et elle me demanda s'il m'arrivait de penser
à elle de temps en temps.
D’un coup je sentis la colère me
gagner, pourquoi me posait-elle cette question?
Qu'est-ce que cela pouvait bien lui faire!
Après tout lorsqu’elle était
partie deux ans plus tôt elle ne s'était
pas inquiétée plus que ça
de savoir dans quel état elle m'avait
laissée! Et pourtant je parvenais à
maîtriser ma révolte et lui répondais
calmement qu'elle n'avait pas besoin de me poser
la question.
Car c'était elle qui était partie
et que si elle était restée, nous
serions probablement toujours ensemble aujourd’hui.
A ma grande surprise je vis ses yeux s’embuer
de larmes qui perlaient ses paupières.
Je restai sans voix et ma colère disparut
aussi vite qu’elle était venue.
Shelley m'avoua qu'elle n'avait jamais eu d'autre
femme dans sa vie au cours de ces deux dernières
années.
Car c'était moi qu'elle avait toujours
aimée et depuis notre rupture aucune
femme ne m’avait remplacée dans
son cœur.
Je restai sans voix, Shelley c'était
pas possible, elle si belle, si désirable,
si excitante, n'avait pas eu d'autres véritables
aventures depuis notre rupture, je rêvais,
j'allais me réveiller ! Je sentais ma
tête qui bouillonnait, mon corps se tendait,
mon sexe se réveillait, mon bas ventre
me faisait mal, j'hésitais, qu'est-ce
que je devais comprendre?
Devais-je m’en aller et l’oublier
définitivement avant qu’elle ne
me fasse souffrir une fois de plus ou rester
et laisser voir comment allaient tourner les
événements. Tout se bousculait
dans ma tête, qu’est-ce qui m’arrivait?
Je relevai la tête vers elle et son regard
brûlait de cette envie que je lui connaissais
tant ! Elle ne me laissa pas le temps de plus
réfléchir qu’elle m'attrapa
par les cheveux et pressa sa bouche contre la
mienne. Elle m'embrassa à m'étouffer,
cherchant ma langue elle la trouva, sa main
glissa sous la table pour aller se nicher entre
mes cuisses, elle se faisait de plus en plus
pressante. Elle était vraiment en train
de me faire perdre la tête. Lorsqu’elle
me laissa enfin reprendre ma respiration, c’était
pour appeler la serveuse, elle paya l'addition,
me prit par la main et m'emmena directement
à sa moto, ni l'une ni l'autre n'avions
en tête la sécurité, mais
nos sens étaient assoiffés, à
fleur de peau d'un besoin ultime de sexe à
rattraper.
Pour la première fois depuis longtemps
je n’avais plus à réfléchir
ni prendre de décision, je laissais Shelley
prendre les choses en main. Elle m'emmena jusqu’à
son appartement qui se trouvait sur la rive
de la côte Ouest. nous n'avions plus que
deux étages à passer.
Dans l'ascenseur elle m’avait collée
au mur, m'embrassant à perdre haleine,
ses mains étaient partout à la
fois, son genou collé sur mon sexe provoquait
une pression sur mon clitoris qui bandait de
plus belle, je gémissais, frémissais,
je tremblais, Shelley de plus en plus excitée
avait commencé à déboutonner
mon jeans. Quant à moi j'étais
encore surprise par sa réaction qu’il
me fallait faire un effort énorme pour
ne pas défaillir.
Lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrirent,
nous étions directement dans son appartement.
A ce moment-là mon excitation était
à son point culminant, il fallait que
je me calme tant j’avais envie d’elle.
Je voulais lui faire l'amour, encore et encore,
j'avais trop besoin de sentir son corps contre
le mien, je voulais prendre le temps de la dévorer
de mes caresses, on se déshabilla si
vite, que nous fument basculées sur le
sol, enlacées l'une à l'autre.
Je sentais mes barrières fondre, tout
se libérait en moi, je lui faisais faire
un demi-tour sur elle-même, lui bloquant
les bras au-dessus de la tête, je commençais
à l'embrasser fiévreusement, explorant
sa bouche avec ferveur, je passais un de mes
genoux entre ses cuisses. Accentuant ma pression,
c’était à son tour de pousser
des gémissements d’impatience.
Je voulais qu'elle m'appartienne. Je voulais
lui faire l'amour, je voulais sentir sa jouissance
dans ma bouche, je désirais Shelley de
plus en plus fort, mon cœur s’emballait,
s’accélérait, son corps
répondait au mien en se soulevant de
plus en plus belle, elle me cherchait ! Je la
voulais, je lui parcourais les seins avec le
bout de ma langue, je jouais avec ses mamelons,
les mordillant entre mes dents, je sentais les
pointes se durcir. Avec ma langue je continuais
de descendre, de plus en plus bas, une de mes
mains avait libéré son poignet
et descendait entre ses cuisses et de l'autre
je jouais avec son petit bout de sein le faisant
rouler entre mon pouce et mon index, elle se
laissait aller à une danse de plus en
plus rapide, ma langue atteignait son sexe et
commença une balade affamée de
va-et-vient, se cambrant sous les assauts de
ma langue elle me demanda de la pénétrer
afin de mettre un terme à son supplice.
Elle voulait jouir mais moi, je ne le voulais
pas encore, je voulais la faire languir, me
venger de ces deux années d’abstinence.
J’avais la domination de son désir
entre mes doigts et du bout de ma langue. Je
savais que si je continuais à la pénétrer,
qu'elle finirait par avoir un orgasme et que
celui-ci serait fort et intense. Pourtant je
me sentais aussi excitée qu’elle
si ce n’était plus, je sentais
l’humidité se répandre entre
mes cuisses et si je continuais ainsi ce serait
moi qui finirais par jouir avent elle. C’est
ainsi que je finis par céder à
sa demande, la pénétrant de deux
de mes doigts son corps ondoyait, je sentais
ses muscles se contracter sur mes doigts. Elle
écartait ses jambes m’invitant
à entrer en elle sans aucune retenue,
c’est ainsi que je plaçais ses
jambes sur chacune de mes épaules et
tout en la pénétrant, je caressais
son clit du bout de ma langue, le titillant
encore et encore jusqu’à ce que
je sente son corps se tendre. Je savais qu’elle
arrivait à l’apogée de son
plaisir lorsque je la sentis être emportée
par les tourments d’une jouissance endiablée,
son corps était saccadé de soubresauts
violents au même moment qu’elle
se mit à crier mon prénom, je
sentais son éjaculation inonder ma bouche,
ressentant un plaisir immense, je me délectais
de sa sève au goût salé.
Emportée par le tourbillon provoqué
par son orgasme, je ressentais en mon bas ventre
un plaisir non dissimulé qui m'amena
à mon tour à l’orée
de la jouissance. Plus tard serrées l’une
contre l’autre nous restions silencieuses
lorsque Shelley me demanda ce qui allait arriver
entre nous deux.
« Je ne sais pas Shelley ! Ce qui vient
de se passer entre nous est une surprise, je
ne m’attendais pas à ça.
»
« Moi non plus ! Marine, mais ce dont
je suis sûre, c’est que je tiens
encore à toi ! Je n’ai jamais cessé
de t’aimer, il y a deux ans j’ai
commis une erreur mais je ne supportais plus
de t’attendre, ne sachant jamais si j’allais
te revoir ou pas ? J’avais peur Marine
» Surprise par ce qu’elle me révélait,
je me redressai sur un coude et la regardai
droit dans les yeux.
« Pourquoi! Tu ne m’as rien dit
? Pourquoi as-tu préféré
me quitter ? Je t’aimais Shelley ! Pour
moi tu étais tout ce que j’avais
de plus cher, lorsque tu es partie j’ai
beaucoup souffert, la période qui s'en
est suivie a été un véritable
enfer et je ne veux pas revivre ça !
» Shelley se redressa à son tour
et elle m’obligea à me rallonger
sur le dos.
« Ferme les yeux, mon amour ! »
Un peu nerveuse, j’obtempérais.
Je sentais la douceur de ses caresses épouser
chaque contour de mon visage. J’appréciais
cette intimité qui suivait nos ébats,
j’avais toujours aimé sentir le
bout de ses doigts caresser ma peau.
J’ouvris un instant les yeux et me retrouvai
plongée dans la profondeur de ses yeux
verts, à cet instant je sentis les palpitations
de mon cœur s’accélérer
et ce que je ressentais était immense
: j’étais toujours amoureuse d’elle,
elle était la femme que j’aimais
et ça j’en étais sûre.
Je portai une main sur son visage caressant
sa joue, elle me la prit dans la sienne en inclinant
sa tête, elle posa délicatement
ses lèvres sur les miennes caressant
du bout de sa langue le pourtour de ma bouche
frissonnante, je gémissais doucement
lorsqu’elle entra sa langue dans ma bouche,
m’embrassant pendant de longues minutes,
ce qui nous replongea à nouveau sur le
chemin de l’amour.
Quelques heures plus tard, je devais reprendre
mon service me relevant doucement pour ne pas
réveiller Shelley, je me dirigeais doucement
vers la salle de bain pour prendre une douche,
j’étais en train de me savonner
lorsque je sentis deux bras m’enlacer.
« Tu allais partir sans me réveiller
? » Laissant ma tête se reposer
sur son épaule, je lui répondis
que non et que je lui aurais laissé un
mot avec mon numéro de téléphone.
« Je préfère m’être
réveillée doucement » Elle
caressait mes seins tout en les savonnant, je
ne pouvais m’empêcher de ressentir
de nouveaux picotements au sein même de
mon clit.
« Je t’en prie, je n’ai plus
beaucoup de temps et si tu continues, je vais
être incapable de partir travailler !
»
«Ah ! Oui, c’est intéressant
ça. » Me retournant, elle me faisait
prendre appui sur le mur, pressant son genou
contre mon sexe, mon corps répondit à
son appel, j’exerçais moi-même
la pression en dansant sur son genou. Alors
qu’avec sa bouche elle prenait possession
d’un de mes mamelons et le mordillait
jusqu'à m’arracher des gémissements
plaintifs. A ce rythme, il n’avait pas
fallu longtemps pour que je sois emportée
par un cri de jouissance. Incapable de finir
de me laver Shelley l’avait fait pour
moi.
J’étais en train de placer mon
arme dans son étui lorsque je sentis
le regard de Shelley, je me retournai vers elle,
attendant de savoir ce qu’elle allait
me dire.
Elle s’approcha de moi et passa ses bras
autour de mes hanches avant de me parler.
« Tu sais, je regrette d'être partie,
il y a deux ans, je viens de réaliser
aujourd’hui combien je t’aimais.
C’est vrai que ton métier me fait
peur mais je suis prête à retenter
le coup, j’ai besoin de toi ! Tu es la
seule femme que j’aime et même si
tu es flic, je ne veux pas recommencer la même
erreur. Je dois accepter les risques autant
que les bienfaits.
Reviens ici demain mon amour, tu pourrais apporter
les croissants et je te ferais un très
bon café et ensuite nous pourrions faire
certaines choses que toi et moi avons toujours
aimé faire ? » Je l’ai regardée
dans les yeux tout en l’écoutant
et je savais aussi que le lendemain matin je
serais avec elle à prendre notre premier
petit déjeuner ensemble depuis deux ans.
Je l’avais dans la peau et je n’y
changerais rien.
«D ‘accord mais il faut y aller
doucement entre nous, je veux que cette fois-ci,
tu sois bien sûre de toi car après
il sera trop tard. Je ne te laisserais plus
partir Shelley, je t’aime, je t’ai
toujours aimée et je t’aimerais
toujours, mais je ne veux plus souffrir»
Sur ces mots, elle me prit entre ses bras et
m’enlaça avec beaucoup de douceur
et de tendresse juste avant que nous scellions
notre amour d’un baiser des plus tendres
que nous ayons vécus.
De Nadia Tazi.
Son
blog : artathenalesbia.hautetfort.com
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