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Arlette


Cédric demeura songeur devant l’image qui s’ouvrait à lui dans le livre qu’il consultait : « Almanach des Français, années 1934 ». C’était l’année de naissance de Mme Feignard. Et cherchant des informations sur son arrière Grand-père, sa main l’avait conduit à saisir cet ouvrage au milieu de milliers d’autres. Il le referma en laissant son doigt à la page en question et s’installa sur un siège.

Les Archives de la ville de Paris étaient vraiment une mine de renseignements insoupçonnable. Il en avait entendu parler plusieurs fois au cours de ces recherches précédente. Puis, découvrant qu’elle se situait à 5-6 arrêts de bus du foyer avait décidé d’aller s’y inscrire. Il n’était pas déçu de la manne de renseignements tant juridiques qu’historiques que cet établissement somptueux lui offrait.

Il n’en revenait pas de ce qu’il venait d’apercevoir. Une photographie en noir et blanc, bien sûr, représentant à s’y méprendre, à Mme Feignard. Une femme brune à l’allure de Scarlett O’hara « d’Autant emporte le vent ». Élégamment vêtue d’une robe mettant en évidence sa taille. En appui sur une grosse limousine de l’époque sur fond de cocotiers et de palace. La légende : « Ancien mannequin devant son Hispano Suiza à Cannes : Arlette Stavisky ».

La compagne du trop célèbre escroc du Crédit Municipal de Bayonne portait le même prénom que Mme Feignard. Et posait devant un des produits associés à la carrière de son grand père, ingénieur chez le fameux constructeur d’automobile de l’époque.

Une interrogation sordide lui tordit l’esprit : Comment Mamie avait-elle put choisir un prénom pareil pour sa fille ? Le scandale qui avait révolté la France entière et provoqué tant de morts, quelques semaines avant sa naissance, était dans la conversation de tout et chacun à l’époque. Mme Feignard était née en Mars 1934 et le scandale avait été révélé en décembre de l’année d’avant pour éclater en janvier-février Les journaux et radio se relayait pour donner les plus savoureux détails qui écœuraient toute la société. Et plus particulièrement les honnêtes gens comme Papi. Qu’ils soient modestes ou moyens. Mais sa grand-mère avait maintenue son choix.

Il y avait là une véritable recherche psychothérapique à effectuer. Il se leva après avoir lu l’article au complet et se dirigea vers une allée opposée. Il finit par trouver ce qu’il cherchait : un dictionnaire des prénoms. « Arlette : Prénom d’origine germanique, fête le 17 juillet, couleur : le rouge, chiffre le 9, signe associé : le verseau, qualité : Forte, courageuse, rusée. Symbole : l’eau est l’élément de base de leur caractère. Leur animal est le canard : maladroit sur terre mais agile sur et sous l’eau, là où on ne peut contrôler ses actes. Célébrité : Arletty. »

Il fut un peu rassuré avec ce dernier nom. Le scénario s’éclaircissait. Sa grand-mère avait dû admirer cette artiste qui montait durant ses années de jeune fille. Dans sa tête de midinette, elle avait glorifié le prénom qui s’associait à ce pseudonyme d'artiste. Et la publicité de l’époque sur l’automobile de son beau père, Désiré : « Irréprochable, Hispano Suiza toujours en tête, noblesse oblige ! », fit le reste sur son opinion. Comment voulez-vous qu’Arlette Stavisky soit mauvaise puisqu’elle conduit une voiture sur laquelle on ne peut formuler aucun reproche ?

Il remit le dictionnaire en place et partit à la recherche d’une encyclopédie. Celle de la bibliothèque comptait une trentaine de volumes, en plusieurs éditions. Il fallait s’attendre à y trouver suffisamment de détails. « Arletty : de son vrai nom, Léonie Bathiat, actrice française, (Courbevoie 1898, Paris 1992). Ouvrière, sténodactylographe puis mannequin sous le pseudonyme d’Arlette avant de se produire au théâtre et au cabaret sous le nom de scène d'Arletty à partir de 1920. Pendant sa longue carrière, outre le cinéma qui est resté sa principale activité, elle a posé pour des peintres, parmi lesquels Van Dongen, chanté dans des revues et joué au théâtre dans « Un soir de réveillon » (1932) de Raymond Moretti, « Ô mon bel inconnu » (1932) de Sacha Guitry… »
Suivait sa mémorable réplique dans « Hôtel du Nord ». Puis une autre dans « Les enfants du Paradis » :
- Comment vous appelez-vous ?
- Moi, je ne m’appelle jamais : je suis toujours là, je n’ai pas besoin de m’appeler !
L’article concluait :
« Maîtresse d'un officier de la Luftwaffe sous l'Occupation, elle est accusée de collaboration avec l'ennemi par les comités de la Libération et interdite de travail pendant deux ans. »

Voilà quelle était l’origine du prénom de Mme Feignard.

 

Eric Legroux alias Moeglen - texte original non corrigé (si vous souhaitez contacter cet auteur, merci de me joindre par le formulaire de contact, je vous mettrai en relations. Corinne Duval)

 

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