Déesse
des martyrs.
Tel un regard triste et impuissant
Je regarde au loin, les vents se déchaîner
sur la terre.
Arrachant ! Emportant ! Elevant dans les airs
Ces êtres de sang et de chair.
Comme de vulgaires marionnettes désarticulées
!
De leurs colères soudaines j’observe,
anéantie
Le désastre se propager, meurtrie par
ces cris déchirants
Qui transpercent mon âme des martyrs.
A genou, j’implore Eole le dieu des
vents
De calmer sa colère, et de libérer
les hommes de leurs souffrances.
Craquement funeste, écho lointain.
Ses voies résonnent jusqu'aux abîmes
de l’enfer.
Faisant surgir les peurs, les angoisses des
âmes égarées
Qui affaiblies par la puissance des plaintes
de la mort !
S’élèvent des méandres
de rivières et de sang.
Moi ! Déesse des martyrs, Mon corps
se courbant
Trop faible ! Face à tant de souffrances
terrestres.
Impuissante ! A la détresse des hommes
!
Que dans un ultime sursaut, je relève
mon âme!
Pour essayer de sauver ces êtres, de
chair et de sang.
M’élevant de mon nuage des ombres
Je provoque, un Eole fou de rage et de colère
Lui proposant ma vie contre celles des hommes.
Celui-ci refuse ma demande par des éclairs
de feu.
Je lui barre la route face à l’horreur
annoncée!
C’est ainsi que je m’élance
dans le vide vers la terre
Aspirant sa colère et sa haine ! Dans
ma chute.
Je sens les vents s’éloigner
de toute vengeance.
Les cris ! les détresses sont épongés
par mon âme
Libérant les hommes de leurs martyrs.
Perdue ! Je le suis ! Mais des cruautés
célestes!
Les misères sont remplacées
par l’amour
Et de ma vie de déesse des martyrs
Il ne restera plus rien ! Car j’ai sacrifié
ma vie
Contre l’apocalypse des méandres
de l’enfer.
De Nadia Tazi.
Son
blog: artathenalesbia.hautetfort.com